« Mon Archéologie boueuse »

On mesure la grandeur d’un peuple à celle des tombes qu’il se construit.
TuuutNozes IV/2, vers -1500, 15h37m12s

[Les parties endommagées ont été ignorées]
Cî siégeant, j’en prends mon parti. Je suis né et ai grandi dans le Cimetière du web terre peu propice à l’émerveillement d’une enfance heureuse.
J’y courais,un parmi d’autresfossoyeurs, chiffoniers, toute une tribu de sampleur-kolleurs, remplir nos bidons usagés, la terre giclée entre nos orteils couvrait nos jambes d’éclaboussures. Notre plancher est un champ dont on a retiré le bouchon,
Un terrain de jeu où l’on s’interrogeait sur la vérité des mythes, ce qu’il y avait au-dessus du brouillard. À la recherche de ce qui nous pourrait servir à échanger contre un .gif ou un Ebay,

à colmater sa case comme on ajoute du sable à un château.

à prévenir l’invasion des eaux.

et sur ma terrasse j’observe la terre cracher un peu de son eau pour noyer un début de basilic bientôt le moisir. Mâchant un coléoptère ou cafard qui se débat encore Je soupire d’aise et recommence à guetter le ciel. Il fait bon vivre ici, on ne manque de rien, ne peut tomber plus bas.
Ciel et terre, #000000, cependant que la lumière semble se réfléchir sur chaque surface sans être émise d’aucune, Dans les nuages? un audiorage perpétuel se répercute des conversations incohérentes qui s’y interrompent. J’ai appris à ne plus y faire attention : le vrai monde, est en bas.
Sur mon bout de réalité, l’impression de me noyer (vivre ici c’est d’abord apprendre à ne pas glisser, marcher sur l’eau). Je fouille la terre à la recherche de déchets : quelque rareté pour ma collection et les mauvais jours enfonçant jusqu’au coude mes bras pour tirer avant qu’il ne coule, trop lourd, l’.html, une épaisseur minime 0,2 ded’octet sur 5. Et je tirais ce qui ressemblait à un article : Pourquoi la tournure autoritaire du gouvernement dénote leur incompétence ? Mieux, un hyperlien mort qui n’était pas très loin. Et de liens morts en liens morts malgré quelques fausses pistes et culs-de-sac je trouvais KingaKing spécialisé en Bop, Free Jazz et Funk-alt, et (quality) G-funk. Je prends. Tout autour des “thx a lot bro” “good add, thx.” s’étouffaient dans la moiteur ambiante. Je remontais ces pistes juteuses, au format .flac, valaient beaucoup mais ça prenait de la place, difficile à échanger et dur à conserver.
La piste s’arrêtait là :

Sujet : Awesome !
Date : lun. 15/06/2016
De : marthax4624@hotmail.com
Pour : Ptibou2chocolat72@hotmail.fr

Hey long time no see,
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Bye, Jenny

Toutes les suggestions facebook que tu jugeais impropres à apparaître m’ont élevé. Et à mesure que vos États se raidissaient nous avions accès aux pages effacées, torrents taris, VPN effondrés. Je les voyais s’écrouler, percer à travers la brume qui me servait d’horizon. Devinrent la raison de notre existence.
Ne croit pas cependant que je suis un sauvage : je sais que les récits divergent mais qu’en gros Dürer, homosexuel ou non, a quatre femmes 12,10,6ou3 enfants mais tous s’accordent pour dire qu’il fut l’un des précurseurs de l’idéologie nazie ; Bootsy Collins (1951-2023) n’était pas assez bon pour jouer dans le groupe de Brown et que le Loup de Tasmanie s’attaquait parfois à l’homme [référence nécessaire]. Q’importe, il me semble que les chutes sont dictées par un algorithme trop aléatoire.
Cependant,
Dans mon bout de réalité il arrive qu’un colis de Dieu ;C’était un jour… je devais avoir une dizaine d’années […] quand à travers les nuages qui dominent le pays, l’appel du destin surgit du ciel. Une forme d’abord nébuleuse vacillait se détachait, puis ce bruit : hurlement caractéristique de l’acier et de la fonte qui se tordent avant de rompre. La superstructure sombrait, lâchait comme on égraine, avions en papier bombardiers avions de chasse
, basculent en météore comme une noisette enrobée de cumulonimbus fondant petit-à-petit avant de toucher le sol s’y enfoncer lentement.
Je courais donc remplir mon bidon (Une eau un peu trouble coupée de vomissure brune épaisse sur la langue râpeuse au palais. Qu’importe). cependant que le porte-avions agonisait toujours. un pied dans le vide l’autre encore agrafé aux nuages.
Une heure plus tard,
on le vit chuter en silence. J’observais la chute me mettait à courir à travers mon village.
Les premiers arrivés arrachaient plaques d’acier après plaques d’acier pour rentrer et collecter ce qu’on trouverait là, je faisais le tour cherchant l’endroit où la carcasse devait être à vif… Sur le seuil l’acier dégageait une odeur presque insoutenable. De longues plaques de moisissures s’étendaient sur les murs, jusqu’à la surface de l’eau se couvrait par endroits de fines couches brunes ou verdâtres, si spongieuses qu’au moindre contact elles se dissolvaient. J’entrais.

18;48 André, orthophoniste : C’est trois nains qui vont à la mine…
18;48 Stephanie : la tête comme toi.
18;50 André, Toulouse : Fort jolie tête si j’en crois les photos, j’ai de la chance 😉
18;51 Stephanie : original -_-‘
18;53 Stef’ : comment tu vas ? 🙂

Dans les couloirs ruisselants : j’étais seul et j’entendais résonner les derniers échos de conversations évanouies. Bientôt.il n’y aurait que le silence
L’intérieur du porte-avion.humide regorgeait un stock inépuisable de visages langages parures symboliques et babioles rhétoriques, insupportables, comme cette odeur, au sein d’une forêt.jpg placardée d’avis de recherche [amis/plan cul], à la fermentation trop longue. Au bout du couloir un rayon de lumière posé là à travers l’embrasure du titane, m’attirait vers […]
Deux avions de chasse tendus. Je m’approchais des cockpits, les corps vides de crashtestdummy abandonnés entre un clavier QWERTY, [fragment manquant] des .jpgs mal compressés partout.
J’ouvrais la capsule-surprise en retenant mon souffle : Me voici Jean_Michel_Célibésincère.Id ou dans l’autre cockpit : Stephanie_mariée,_libertine/coquine.Id (elle avait longtemps hésité entre les deux), moi pas. Libertine et coquine : je prends. Je me relevais en écartant de mes cuisses le joystick « ADD ». [fragment manquant]
j’y trouvais l’AWAK, un disque tournant au-dessus de, gris métallisé, le mélange rutilent de fin du monde, d’un starfighter et de l’hélicoptère postmoderne.
Sans doute sentis-je ;
Du fond de mes entrailles s’éveiller les lueurs chaleureuses du premier feu
Dansent encore en mon esprit les ombres de l’idée qui devaient s’étendre sur toute la boue du cimetière.

Commentaires :

  1. Alg’VWY7aSwampSon says:

    « Écoutez les parties de votre corps, tranquillement un petit tour du propriétaire » Le tapis au centre de la pièce elle-même à la convergence des énergies, tailleurs main jointes.
    Ça sonne.
    Une seconde fois.
    Une troisième.
    Elle défroissait ses pupilles quand sur son expiration un fracas, (voilà bien du tracas). Elle n’y croit pas tout à fait et commence à se raidir tandis qu’une forme rouge taillade, défonce, la porte.
    Un homme derrière des rays bans qui portait le costard comme une seconde peau lui fait face, à elle, tendue. Son collègue reste dans l’entrée. Tandis qu’il demande Mme Ishima ? Calmez-vous je ne vous veux aucun mal. Brigade antiterroriste. Jusqu’alors très calme et professionnel il semble soudain mécontent (tel on réprimande un enfant peu précautionneux : ) Vous auriez dû venir nous ouvrir ! Nous avons des questions à vous poser. Il pose la hache incendie sur le bureau sort un carnet Vous avez, par erreur, réceptionné un colis hier, de la forme d’un document A4 une centaine de pages sous enveloppe…Vous souvenez-vous de l’adresse …?La ville au moins ?…Très bien et où est-il maintenant en toute logique ?
    Au centre régional de tri je suppose.
    Il hoche la tête Très bien, range son carnet et s’apprête à prendre congé aussi courtoisement qu’il était entré brutalement, mais se ravise :
    Bon yoga ?
    Euh oui, oui, pourquoi? que se passe-t-il?
    Très bien, et sortant un pistolet lui trou la tempe, à bout portant, explose jusqu’au carreau son crâne. Elle tombait encore au sol, en une courbe simple et pure qu’ils se mirent à fouiller la pièce sans ménagement. Elle s’affessait sur le plancher et le maculait à présent de son sang s’élargissant à mesure qu’ils défonçaient tout ce qui avait accompagné ses gestes quotidiens.

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