le Rêve

Chaque fois que j’ouvre les yeux, je me trouve surpris de voir les choses là où je les avais laissées. Et ma vie éparpillée toujours, aux mêmes extrémités. Car je vis dans un rêve dont j’attends de me réveiller. En chat, étonné sans scandale, (les) yeux grands ouverts, de tout ce que le monde a à offrir plutôt que de choisir.
Sans doute le rêve ne s’interrompt jamais ; et s’agit-il de vivre en oneironaute (En vie comme si : “Tu es l’un des phantasmes projetés sur le mur”). les Choses ont des coins pointus et chaque contour saillant, tandis qu’elles s’éloignent de la main à mesure qu’on la tend. Ils semblent que .lointains les Dieux. nous observent sans qu’une feuille ne se froisse. Toutes choses désespérément seules, et j’essaie de bouger le moins possible pour ne pas bousculer les objets qui tapissent ma vision/l’envers de mes globes oculaires : tout ce que le monde a à offrir plutôt que de choisir. J’emploie mes efforts à les laisser en paix, ne pas m’approcher des grandes personnes. En attendant le présage qui m’autorisera à les tordre sans ombrages J’achève encore de dompter en moi des désirs de mouvancej(e m)’abandonneJusqu’à l’épuisement .pourvu que le sommeil m’offre le couvert contre la pesanteur.

J’attends
L’aiguille qui crèvera la bulle caressée de mon regard
la membrane diffuse couvrait mes yeux, se perce et le monde apparaît clair .de nouveau quelque chose sur lequel on peut agir, préhender la main plutôt qu’attendre le sursaut Ce matin je me suis réveillé mortel. La bulle du rêve fond sa place au vrai monde, effrayant plus encore une femme à l’expression d’autruche accrochée aux paillettes bleutées de ses yeux —à mes épaules, se cramponne le cadavre de mon adolescence poisseuse, il lâchera bientôt prise et je gagnerai encore un seuil, vers l’illuminationle moment où j’écarquillerai les yeux devant l’ultime vision d’horreur— deux vieilles s’éloignant du saxophoniste qui a un peu progressé depuis les vacances (c’est-à-dire qu’il connaît deux phrases à la lambada) en se disant « au moins, il a du mérite. Lui ».

, Je marche parmi les spectres d’une société longuement dissolue, avec le sentiment d’être au fait d’un secret qui compromet l’humanité entière. Découpant les contours du ciel en nuages, en parcelle ceux de la terre, le soleil a cloué la planète à mes talons, un sombre démon qui n’a pas l’intention de me lâcher les basques. Questionnant chacun de mes pas, guettant le moment où « un pied devant l’autre » ne suffira plus à me faire progresser
guettant l’inévitable irrégularité du dallage
Pour me jeter à terre, telle la pièce sautée dans le ciel retombe sur le trottoir « telle la pièce » qui rivalisait avec le ciel en ce qu’elle détenait un peu du pouvoir de faire ou défaire les nœuds de la destinée, (je vivais sur la tranche en attendant le réveil). Le miroir empruntera mes traits je prendrai la face du démon, traînée sur les chemins de déchéance. Alors, chaque fois je me retrouve surpris de voir les choses là où je les avais laissées Et
je contemple ce rêve dont j’attends de me réveiller. Avant de me refaire surface: une nouvelle fois écrasé pour reposer les pieds sur ce qui est voué à disparaître

Ce matin,
de mon crâne j’ai enfanté une nouvelle version de moi-même et dans le miroir nous sommes non les étapes d’un chemin, mais les ruptures d’une incarnation chaotique.
(car) Dès le réveil, j’entends un murmure There’s a dragon to slain. et je sais qu’il me faudra rester vigilant, jus d’orange après jus d’orange je me défonce à la vitamine, pour ne pas sombrer, m’enfoncer, glisser.baisser le menton

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