Retour de la rave

« Laisse-moi te révéler sans rien te cacher, ici même alors que nous parlons, déjà chez lui. Prends garde que ne le sachant pas tu te retrouves arrêté par sa parole et (torve) sa main de fer. »

Deux silhouettes progressent dans le fard de l’aube. Asuka et Syd à l’esprit étrangement clair au sortir d’un sommeil obsédé de musique hanté de voix et de lumières se dessinent en tons pastels. Il fait jour, cru et peu clément pour, autour et sous les voitures un parking boueux parsemé de béton, et végétations. Une allure mélancolique tandis qu’ils sentent à peine le froid entamer leur chair. On distingue mais devine assez mal leurs courbatures.

À cette heure on reconnaissait l’un de ces moments où les basses et le marasme s’apprêtaient à accueillir le climat propice aux moments de vérité. On ne se grattait plus le dos, n’arrangeait plus ses coiffures ni ne songeait à autre chose qu’au, besoin ou à l’envie présente. Chaque pensée chaque geste tels ceux d’un danseur classique, assurés amenés à la perfection, guidés par l’inspiration, afflux de plus en plus d’étendue de plus en plus rare

Le soupir s’amorçait
autour d’une table aérée Asuka gérait la température de Kitty, au creux de ses bras avec un tangible plaisir. (et) Telles des montgolfières délestées nous échangions des propos dont la franchise ferait pâlir beaucoup de ceux qui se revendiquent de la clarté du jour. Petit à petit quand ils se regardaient se découvraient, en sursis. Tant l’approche d’une menace à chaque pas effectué affleure. Tandis qu’ils errent, en vérité je vous le dis (Prenez garde) Ulysse va revenir.
Eux, pensent Je dois commencer à fatiguer là
, commencent à se gratter,
à se moucher,
à se demander Qu’est-ce que je faisais déjà ?Et voyaient
Kitty à la poursuite des nuages malgré les synapses fluorescentes (plus emmêlées qu’un ciel étoilé), ou avalait son vomi ou, avant qu’il ne sorte : enthousiasme extatique. Cela ne me concerne pas tellement, un gardien assèche mon sanctuaire de toutes contrariétés.

Un moment d’effraction mit son pouce en marche l’appareil se déplia en éventail sur 07:56 1 Nouveau Message, Sans doute « Prends garde que cette boîte si large fût-elle, ne te paraisse, tel ton crâne, trop étroite pour fuir lorsqu’il en franchira le seuil ». Elle le renfonce dans sa poche et elle-même dans un new-found mutisme. Quelques minutes et elle n’attendrait plus avec bienveillance son tour à la fontaine (lavabos où ils sont incapables de cesser de se parler, encombrant le passage de ne savoir finir une phrase Bon. Moi. J’ai mal au ventre j’aimerais bienboire). De là au désintérêt généralisé il n’y a qu’un pas, car autour de la table les relations lentement s’évaporent. Alors, s’immisçaient devant le songe Tant de gens qui dansent seuls, impossible de se tripoter se parler, sans s’interrompre. À la table (devenu) QG poudreux, Syd recueillait l’inquiétude du démarcheur commercial arrivé à la fin de son contrat, avec indifférence; occupé par la pensée du retour d’Ulysse, détaillant la rampe luisancollante de sueur qui picotait aux yeux ceux qui s’aventuraient encore dans la cave et Kitty redressée
devant le songe Tant de gens différents si serrés, parfois se souriaient en survivants solidaires d’un holocauste. Amoureux ou simplement entendusencore queAsuka observait ce type à la boucle de ceinture démesurée, accompagné de deux escorts, ne semblaient pas du tout à leur place. Elle dit J’ai froid
dehors
Syd sent presque la chaleur lui chatouiller le visage quand Asuka vérifie ses appuis ; legging baissé elle est encore agenouillée. Sur le flanc d’une camionnette entre les grillages et une orée boueuse. Dérobée au regard d’une autre (qui) décolle tout doux négocie élégamment le virage de sortie. C’est bon, Asuka a presque fini de pisser, cette fois elle ira au bout de son geste et se relève. Attends. Il y a des gens.
quelques silhouettes qui se dessinent, dans l’expectative un peu soupçonneuses un peu curieuses. En retour Syd les fixe et croit reconnaître ce garçon, dont la barbe n’avait pas encore poussé et la voix même encore un peu juvénile, quand il pleurnichait pour un gobelet, effacé jusqu’aux traits de son visage derrière .le produit. qui seul à travers lui parlait. Pas trop habillés et à pied, ils devaient penser « Il est temps de revenir » (avec un léger accent flamand).

C’est bon. Ils n’ont fait que passer. le legging défiguré flottant saisit de nouveau ses hanches resserrées sur son sexe et ils retournent dormir sur la banquette arrière. D’où Asuka en retrait de ses pensées observe sans trop comprendre : penché entre les sièges avant, Syd tourner l’une de ces grosses molettes (silencieuse la voiture tâtonne ses quelques voyants oranges) À la recherche d’une fréquence suffisamment chaude pour couver comme un vieux transistor ses réfugiés. S’ils se désenlaçaient, malgré les couettes, le froid, un chuchotement lancinant s’immiscerait entre eux aussi dormaient-ils immobiles quand Asuka s’était agitée.

*

Kitty n’est pas encore morte d’épuisement qu’elle engouffre le dehors par la portière et s’écrase derrière le volant en maugréant. Ah! c’est bon vous êtes là ! , amorce la confection d’une trop longue cigarette .car il va bien falloir conduire.

* *

La porte passée c’est une matinée paisible. Pierre Legrand devient Roger Salengro et Kitty ramorce (rat morse) la confection d’une trop longue cigarette car il va bien falloir dormir . Arrivé Syd raccorde les enceintes à l’ordinateur pour vérifier ce qu’il avait chantonné « toute la nuit », deux heures dans la voiture, puis va rejoindre Asuka déjà glissée sous les draps. Ils larguaient le placenta, le peu qui leur restait d’artificielle sociabilité les voici tel Dieu les fit Coupables névrosés et !fatigués Enfin, nous pourrons fermer l’œil!

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